La prise de perspective, que ce soit par l’imagination ou par des interventions en réalité virtuelle, semble améliorer les relations intergroupes ; cependant, quelle intervention conduit à de meilleurs résultats reste incertaine. Cette étude pré-enregistrée a recueilli des mesures d’empathie et de préjugés raciaux auprès de 90 participants, répartis en l’un des trois groupes de prise de perspective : prise de perspective incarnée, prise de perspective mentale et un groupe témoin. Nous nous sommes appuyés sur la technologie de réalité virtuelle aux côtés d’un complice noir dans toutes les conditions. Ce n’est que dans le premier groupe que les participants ont pu échanger des points de vue en temps réel avec le complice et littéralement « voir à travers les yeux d’un autre ». Dans les deux autres conditions, les participants imaginaient soit une journée dans la vie du complice noir, soit dans leur propre vie, respectivement. Nos résultats montrent que, par rapport au groupe témoin, le groupe de prise de perspective incarnée a obtenu des scores plus élevés sur les sous-composantes de l’empathie. D’autre part, les deux interventions de prise de perspective n’ont affecté de manière différentielle ni les préjugés raciaux explicites ni les préjugés raciaux implicites. Notre étude suggère que l’incarnation d’un exogroupe peut renforcer l’empathie.